La pluralité du fonds constitue le principal intérêt de cet inventaire. Le cabinet du Gouverneur est en relation avec toutes les activités de la Banque et représente un des principaux organes de contrôle.
Cet inventaire se décompose en sept parties :
1. Banque de France (Boîtes 1 à 19. 1830-1920.)
Elle constitue une des parties les plus importantes de l’inventaire car elle met en valeur l’activité du cabinet au sein de la Banque , et ce, sur une période très longue. Elle témoigne en effet des relations qu’entretient celui-ci avec les services centraux et les comptoirs. Cette partie renseignera aussi le lecteur sur les fonctions occupées par M. Pallain avant sa nomination au poste de Gouverneur de la Banque. Sadi Carnot, alors ministre des Finances, nomme en 1885 Georges Pallain directeur général des douanes. Il fût à ce titre délégué en 1882 à la conférence internationale des sucres à Londres, puis en 1896, à la conférence internationale des Chemins de fer à Paris. Il devint alors membre des conseils supérieurs du commerce et de l’industrie, de l’agriculture et de la marine marchande, des colonies, des arts et manufactures, etc. Les archives conservent quelques traces de ces différentes nominations.
2. Relations de la Banque avec l’Etat (Boîtes 20 à 26. 1839-1920.)
La Banque de France, de par son statut, entretient des relations étroites avec l’Etat. Les renouvellements des privilèges de la Banque qui se sont succédés depuis 1857 (et jusqu’en 1918) font l’objet de plusieurs dossiers et forment le principal attrait de cette partie. Elle fournira, en outre, au chercheur des dossiers sur les avances et emprunts consentis à l’Etat, les conventions passées avec celui-ci et les relations de la Banque avec les administrations centrales et territoriales.
3. Opérations avec la clientèle (Boîtes 27 à 35. 1810-1920.)
Essentiellement composée de documents comptables inhérents aux activités de la Banque et s’étalant sur une longue période, cette partie fournit aussi des renseignements sur la création et le fonctionnement de banques, d’institutions financières spécialisées et de sociétés de crédit.
4. Monnaie et crédit (Boîtes 36 à 46. 1831-1920.)
Outre la présentation des systèmes de paiement et de la situation économique française, cette partie contient des dossiers essentiels à la compréhension de la politique monétaire menée par le gouverneur Pallain et ses prédécesseurs. Dès la fin du XIXe siècle, l’augmentation de l’encaisse de la Banque de France a pour objectif, en dehors de l’argument économique, de constituer un « trésor de guerre», destiné à contrecarrer la puissance allemande en cas de conflit armé. Les paroles adressées par Pallain au Conseil général le jour de son installation sont révélatrices : il fallait, selon lui « faire de la Banque en cas de péril
national, la garantie suprême du salut de la patrie
1. » Pallain poursuit cette politique jusqu’en 1914, hanté par la préparation de la guerre, la future « revanche ». Cete mission publique explique l’originalité de la politique monétaire suivie par la Banque de France tout au long de cette période. L’accumulation d’or apparaît comme une priorité politique qui guide les choix opérés par la Banque de France. L’assemblée générale des actionnaires du 27 janvier 1921 résume les choix évoqués dans son compte-rendu des opérations de la Banque pendant l’année 1920 : « élargissement de nos escomptes, distribution plus libérale et plus populaire du crédit, multiplication de nos établissements sur toute l’étendue du territoire, renforcement énergique et continu de notre encaisse métallique. Tels sont, vous le savez, les traits essentiels de l’oeuvre accomplie par la Banque dans les années qui ont précédé la guerre, sous l’impulsion audacieuse et prudente à la fois de son gouverneur2
Pour maintenir le niveau des réserves de la Banque et être à même d’assurer de façon permanente la convertibilité de la monnaie fiduciaire, les institutions disposent d'un moyen : le maniement du taux de l'escompte, (objet de plusieurs dossiers de la fin de cette partie) dont une hausse par exemple devait contrecarrer tous les facteurs susceptibles de drainer les réserves des banques centrales. ».
5. Relations internationales (Boîtes 47 à62. 1831-1920.)
Le lecteur trouvera, d’une part nombre de dossiers concernant les banques centrales, les établissements financiers et organismes étrangers, et, d’autre part, des dossiers relatifs au change international (notamment les conventions passées avec l’Angleterre pendant la première Guerre mondiale), l’Union latine et les emprunts russes.
6. Révolution et guerre (Boîte 63. 1864-1920.)
Cette partie contient quelques documents concernant la période 1870-1871 et d’autres, plus nombreux, renseignant sur la première Guerre mondiale et ses effets sur la Banque : transfert du siège à Bordeaux, la « circulaire bleue3 », renseignements sur les pays alliés, associations présentes sur le sol français (Comité de secours pour les soldats et marins aveugles, etc.)
7. Documentation
Un ensemble de brochures à caractère informatif n’entrant pas dans le cadre de classement du fonds compose cette dernière partie.
Signalons aussi que le chercheur trouvera en annexe après les index un inventaire des plans et affiches dont les cotes sont signalées dans les différents dossiers du fonds.