Les billets émis par la Banque de France

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Le billet de la Banque de France naît avec elle en 1800 d’un double héritage. D’abord, celui récent et riche de la Caisse de comptes courants qu’elle absorbe avec le soutien de Napoléon Bonaparte alors Premier consul. Cet établissement bancaire venait de créer avec succès des billets payables à vue au porteur en les dotant de nombreuses et efficaces parades à la contrefaçon, condition indispensable à l’instauration de la confiance des usagers. Plus lointain, l’autre héritage n’est constitué que de contraintes : les souvenirs sulfureux des émissions incontrôlées du pouvoir royal entraîné par John Law en 1719, puis des assignats révolutionnaires de 1790, et surtout l’antique et permanente menace du faux-monnayage. C’est en poursuivant l’oeuvre fondatrice de la Caisse de comptes courants que la toute jeune institution, installée mais non dirigée par le pouvoir politique, atténue les craintes d’une nouvelle catastrophe monétaire et établit définitivement le crédit du billet de banque, à la fois par la rigueur de sa gestion et par l’incessante recherche de meilleures sécurités pour ses coupures. D’abord employé par les gros négociants parisiens, le billet de la Banque de France contribue au développement économique de la révolution industrielle, s’étend en province et fait bientôt école à l’étranger. Puis, s’insérant peu à peu dans les paiements quotidiens, il devient un véritable bien public à la disposition de tous. Ce qu’il est encore.

La Banque de France publie ici le catalogue de ses émissions en francs de 1800 à 2001. Entièrement téléchargeable, il est complété de 105 fiches individuelles détaillées et illustrées, accessibles sous forme de frise chronologique ou de liste. L’ensemble compose une rétrospective exhaustive et unique présentant les 105 billets mis en circulation, leurs thèmes graphiques, leurs particularités, leurs raisons d’être et leurs variantes, toutes significatives d’une incessante adaptation au contexte politique, économique, monétaire et technique. Cette rétrospective révèle en particulier, qu’au-delà de l’évolution bien visible de leurs ornements, ces coupures cachent, depuis leur origine, de nombreuses ingéniosités trompant les faussaires et justifiant la confiance du public.

 (Illustration : détail du verso du billet 20 francs type 1940 "Travail et science"