Patrimoine et archives historiques

La fonction de Secrétaire Général existe depuis l'origine de la Banque, mais cette appellation n'est apparue que sous la monarchie de Juillet. Auparavant ce chef principal portait le titre de Directeur Général ; Martin Garat occupera ce poste du 3 mars 1800 au 13 mai 1830. Il sera remplacé par Joseph Garat qui prendra le titre de Secrétaire du Gouvernement de la Banque puis de Secrétaire Général dès le 7 juillet 1842.

Le Secrétaire Général, un des chefs principaux de la Banque, au même titre que le Caissier Général, le Contrôleur (Contrôleur Général à partir de 1880) et le Secrétaire du Conseil Général, doit rendre compte directement au Gouverneur et a autorité sur l'ensemble des chefs particuliers de la Banque.

Cependant plus spécifiquement, le Secrétariat Général aura sous sa tutelle le service de la correspondance, et ce dès son origine. Notons que les états du personnel, conservés depuis l'origine de la Banque, répertoriant tous les agents et les présentant suivant les subdivisions administratives, ne mentionnent son existence que dans le premier tiers du siècle (1800-1833) et seulement ensuite à partir de 1880 sous l'appellation correspondance et administration. Il semble à la lueur du fonds classé que ce service se confonde entièrement avec le Secrétariat Général. Le Secrétariat Général se charge de même de la gestion du personnel grâce à deux services créés, le premier en 1872 sous le générique employés disponibles, le second en 1880 sous le vocable de service du personnel. Egalement sous son autorité, le service des dépôts (créé en 1860) s'intitulera service des dépôts libres à partir de 1882, et ce jusqu'en 1890. Le service de l'inspection, chargé du contrôle des succursales, sera aussi sous sa tutelle entre 1879 et 1881.

Le Secrétariat Général apparaît comme le centre nerveux de la Banque de France dans le sens où il joue le rôle de transmetteur entre les différents services de la Banque et ses autorités, expliquant ainsi la présence de documents émanant d'autres chefs principaux (plus spécialement le Contrôleur). Toutes demandes, toutes informations destinées au Gouverneur transitent par ce service. Grâce à lui la politique de la Banque de France est diffusée tant à l'intérieur de l'Institut d'émission que vers le public et sa potentielle clientèle, comme en témoigne une importante correspondance.

Si l'éclatement des fonctions ne permet que difficilement de réaliser un historique du service, le fonds du Secrétariat Général s'avère être une source complémentaire aux recherches relatives à la Banque de France. Parmi les documents les plus intéressants citons, bien entendu, les rapports annuels du Secrétaire Général au Gouverneur (1060199601/05-08) retraçant l'activité du service, les valeurs enfermées dans les serres ou au dépôt (1060199601/14-20), indicateur de la santé de la Banque, quelques documents sur les employés de la Banque (1060199601/72-74) incluant, certes l'évolution des demandes de secours (1060199601/75). Ouvert sur l'extérieur, le fonds du Secrétariat Général permet des compléments utiles par l'examen des ouvertures de crédits aux Trésoriers-Payeurs Généraux (1060199601/22-26), de suivre quelques affaires financières importantes par ses ouvertures de crédits aux particuliers, les inscriptions à l'hypothèque permettant de donner une idée des fortunes des emprunteurs (1060199601/43-46) avant que certaines de celles-ci ne se dilapident dans des contentieux (1060199601/61-64). Ces derniers témoignent des problèmes rencontrés par la Banque de France avec son public ou avec le public en général, ce que confirment les lettres anonymes ou dites de "fous" : l'image de la Banque vue par le peuple parisien, ou encore les dossiers de faux billets (1060199601/04).