Les galeries

Découvrez les richesses iconographiques des collections de la Banque de France illustrant son histoire, celle de son personnel, de ses activités, de son patrimoine immobilier et mobilier ainsi que des grands évènements traversés depuis sa création.

L'agrandissement du siège de la Banque de France, 1935-1950

20 image(s)

Reporté à plusieurs reprises, l’agrandissement du siège de la Banque de France parait impossible à ajourner plus longtemps en 1935. Il faut dire que la Banque est à l’étroit dans le quadrilatère formé des rues de la Vrillière, Croix-des-Petits-Champs, Baillif et Radziwill qu’elle occupe intégralement depuis 1864. Ceinturée par ces quatre rues qui limitent son domaine, elle n’a pu faire face à ses besoins croissants qu’en dispersant ses services dans des immeubles acquis dans le voisinage de la Banque. Le déclassement des rues Baillif et des Bons enfants par la ville de Paris en 1921 a certes libéré la Banque de France de cette entrave et le Gouverneur Robineau en a profité pour engager la construction de la Souterraine qui est inaugurée en 1927. Mais rien n’a changé en surface depuis cette inauguration et il ne reste, en 1935 du quartier en partie démoli, qu’un terrain nu d’une superficie d’un hectare environ d’où seules émergent les cheminées d’aération de la salle forte creusée à plus de 20 mètres sous terre.

 

Lors de la séance du Conseil de régence du 25 juillet 1935, le Gouverneur Tannery expose les raisons impérieuses nécessitant l’extension sans tarder du siège de la Banque. « La dissémination des services rend la surveillance difficile, les liaisons laborieuses, entraine des allées et venues continuelles et des pertes de temps, en un mot nuit au rendement et, parfois même, comporte des risques ». Il demande alors aux conseillers d’approuver le projet d’agrandissement de la Banque centrale préparé par l’architecte Faure-Dujarric. Diplômé de l'école des Beaux-Arts de Paris, cet architecte est l'auteur de plusieurs grands immeubles parisiens ainsi que d'enceintes sportives tel que le court central de Roland-Garros. Son projet est validé sous réserve de quelques modifications à apporter à la façade extérieure du futur bâtiment. Les conseillers demandent en effet qu’elle contraste moins avec celle de l’ancien immeuble accolé.

 

Dès le lancement des travaux en janvier 1936, évènements extérieurs et changements d’ordre immobilier retardent la marche d’un chantier qui était initialement programmé pour durer trois ans. Aux manifestations et grèves de mai-juin 1936 s’ajoutent ensuite des retards dans la réalisation des plans de détail et des difficultés d’exécution nécessitant des adaptations fréquentes. Lorsque la guerre éclate en 1939, seul le gros œuvre est à peu près terminé. À partir de mai 1940, la construction subit un ralentissement encore plus brutal avec l’interdiction de tous travaux du bâtiment décidée par les Allemands et les pénuries de matériaux de construction du fait des réquisitions. Les travaux d’étanchéité des terrasses et les travaux intérieurs se poursuivent ainsi très lentement avec un effectif très réduit. Il faut attendre la fin de la guerre pour que les travaux reprennent plus vite. Dès 1945, les premiers services s’installent dans le nouvel immeuble au fur et à mesure de la livraison des différents bureaux. Les travaux et les installations se poursuivront toutefois encore quelques années et les mouvements de services d’un endroit à l’autre du bâtiment seront nombreux.

 

C’est ainsi que le nouvel immeuble n’est officiellement inauguré que le 6 septembre 1950 au moment où la Banque de France accueille la 4ème réunion annuelle du Fonds monétaire international et de la Banque pour la Reconstruction et le Développement. Ces nouveaux locaux, comme le souligne le Gouverneur Baumgartner, permettent d’offrir aux «représentants des 49 pays adhérents des conditions de confort et des facilités matérielles de toute sorte qui ne seront pas inférieures à celles qu’ils ont l’habitude de trouver aux États-Unis ».

 

La construction de ce nouvel immeuble a fait l’objet d’un reportage photographique permettant de suivre l’avancée des travaux de terrassement, de fondation et d’élévation des façades. Les quelques photographies des installations mises en place pour accueillir les membres du Fonds monétaire international permettent également de documenter certains aménagements intérieurs. Mais il faudra attendre la fin des années 1960 pour qu’une nouvelle campagne photographique systématique soit conduite dans tous les bureaux de la Banque et témoigne des conditions de travail des agents de la Banque de France. Ce reportage ultérieur fera l’objet d’une prochaine galerie.