Les galeries

Découvrez les richesses iconographiques des collections de la Banque de France illustrant son histoire, celle de son personnel, de ses activités, de son patrimoine immobilier et mobilier ainsi que des grands évènements traversés depuis sa création.

La construction de la Souterraine

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C’est sous le Gouverneur Robineau (1920-1926) qu’est engagée la construction de la Souterraine. Au sortir de la guerre, il s’agit de protéger l’encaisse métallique de la Banque de France d’une éventuelle invasion ou d’un mouvement insurrectionnel. Véritable abri construit en un seul bloc, cette salle renferme des serres à or, des coffres-forts et des chambres fortes.

 

De mai 1924 à novembre 1927, sur les plans de l’architecte de la Banque, Alphonse Defrasse, jusqu’à 1200 ouvriers se relaient jour et nuit pour construire la salle souterraine sur un terrain peu propice. La nature du sous-sol (remblais, cailloux et sable) et les infiltrations de la rivière souterraine la Grange-Batelière, qui passe sous le Palais-Royal et l’Opéra, représentent un véritable défi technique pour les architectes et les ouvriers.

 

Le chantier commence avant même que les derniers immeubles ne soient rasés en surface. Au cours des travaux, 150 000m3 de déblais seront retirés. 10 000 tonnes d’acier, 20 000 tonnes de ciment et 50 000 tonnes de sable seront utilisées. Les murs en béton armé sont renforcés par 720 piliers supportant chacun une masse de 420 tonnes. La Souterraine s’étend sur plus d’un hectare à une profondeur de 25 mètres.

 

Elle a été conçue comme un véritable bunker pour résister à toutes les agressions. En cas de besoin, elle doit ainsi permettre de protéger ses occupants contre les gaz utilisés pendant la Première Guerre mondiale. Il s’agit de protéger l’encaisse mais également d’assurer le fonctionnement de la Banque en période de troubles. Une partie de la salle souterraine était ainsi aménagée afin de permettre d’y vivre en autarcie pendant près de 80 jours : cuisine, installations sanitaires, machineries pour le chauffage, l’éclairage et le renouvellement de l’air.

 

La sécurité a été la priorité afin d’assurer l’inviolabilité des lieux. L’accès au puits principal est ainsi protégé par une porte forte de 50 centimètres d’épaisseur, pesant 7 tonnes, en béton anti-chalumeau et blindée d’acier. Derrière cette porte, une tourelle de béton pivotante de 35 tonnes exclut toute idée d’effraction.