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Un billet patriotique

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Claude Rouget de Lisle est né dans le Jura en 1760. En 1776, il intègre une école militaire à Paris. À sa sortie, cinq ans plus tard, il devient sous-lieutenant d’infanterie. En 1782, il intègre l’école du génie de Mézières, où peu d’élèves sont admis. Cette école forme des généraux et des ingénieurs. Il devient ensuite lieutenant en second au corps royal du génie. Il est alors chargé de la surveillance de divers travaux de fortification. En 1789, il débute dans la composition et écrit l’Hymne à la Liberté. En 1791, il est nommé capitaine et affecté à Strasbourg.

La guerre est déclarée le 20 avril 1792 à l’empire d’Autriche. Quelques jours après, le baron Philippe Frédéric de Dietrich, maire de Strasbourg, commande auprès de Rouget de Lisle un chant de guerre pour l’armée du Rhin. Le soir du 26 avril, c’est dans l’hôtel de la place Broglie, appartenant à la famille de Dietrich et à l’emplacement duquel sera construit en 1925 le nouvel immeuble de la succursale de la Banque de France, que retentit pour la première fois ce chant. Il se propage peu à peu jusqu’à être chanté par les volontaires marseillais sur la route de Paris ce qui lui a valu plus tard le nom de Marseillaise. Il devient chant national par décret de convention en 1795. La Marseillaise fut abandonnée sous l’Empire et la Restauration avant d’être réutilisée à la révolution de 1830. C’est finalement durant la IIIe République en 1879 qu’elle est choisie comme hymne national.

En 1961, une première version d’un billet d’un franc est dessinée par Jean Lefeuvre. Cette coupure était prévue au cas où des évènements provoqueraient le retrait des pièces de nickel au profit de l'industrie de l'armement et obligeraient la Banque à émettre rapidement un billet de 1 nouveau franc. Il était aussi envisagé pour servir à des troupes françaises en opérations. Il représente au recto un portrait de Rouget de Lisle en tant qu’officier du génie chantant la Marseillaise. La ville de Strasbourg et sa cathédrale sont peints à l’arrière-plan. Derrière Rouget de Lisle flottent des drapeaux du Génie de 1792 formés d'une croix blanche parée de rouge et de bleu. Au verso du billet, l'artiste a dessiné un détail du haut-relief de la pile nord-est de l'Arc de Triomphe de François Rude intitulé "Le départ des volontaires de 1792" ou "La Marseillaise". Ce haut-relief célèbre l'engagement des premiers volontaires contre les monarchies européennes coalisées et la victoire de Valmy imputée notamment au chant de l’armée du Rhin.

Finalement, ce billet ne sera jamais produit et restera à l'état de maquette.