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Molière sur scène

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Sollicité par le Conseil général pour le renouvellement de plusieurs billets illustrant des personnages illustres, l’artiste Jean Lefeuvre, grand prix de Rome 1908, soumet plusieurs propositions de maquettes célébrant Molière. Parmi celles-ci, nous vous faisons découvrir les maquettes d’une vignette qui ne sera pas retenue par le Conseil général.

Leur particularité est de mettre au premier plan non pas l’effigie de Molière lui-même, contrairement à la tendance observée depuis 1953 du billet illustré par un célèbre personnage, mais sa pièce Le Malade imaginaire. Molière jouant Argan, le Malade imaginaire figuré ici sur la chaise, est de fait bien présent sur le projet de billet. Les deux dessins s’inspirent d’une gravure de Jean Lepautre représentant la pièce jouée devant la cour à Versailles en 1674, l’année suivant la mort de Molière. Les deux vignettes proposent deux perspectives inverses : celle assez classique suggérant le regard d’un spectateur, et, plus surprenant, une autre depuis les coulisses de la scène. Les comédiens sont donc vus de dos et le Roi de face. Enfin, comme dans le billet finalement émis, on remarquera le portrait d’une femme dans le filigrane qui n’est autre qu’Armande Béjart, l’épouse de Molière.

Cette composition s’éloigne trop de celles des autres billets de cette gamme ce qui explique très probablement qu’elle ne sera pas retenue. Le billet à l’effigie de Molière, qui sera finalement émis à partir de décembre 1960 et sera le seul billet libellé uniquement en « Nouveaux francs », proposera un agencement classique plus en phase avec les autres billets. À noter que la Banque de France avait prévu initialement un billet à l’effigie de Clémenceau mais, sa gravure n’ayant pas donné de résultats satisfaisants, le Conseil général dans sa séance du 17 octobre 1957 décida finalement de lui substituer le « Molière » déjà à l’étude.