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Les rapports d’inspection du portefeuille des succursales

Rapport d'inspection portefeuille de la succursale de Nantes, 1863, cote 1000198202 AR 245
Rapport d'inspection portefeuille de la succursale de Nantes, 1859, cote 1000198202 AR 245

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Une note adressée au Gouverneur en date du 20 décembre 1851 (Archives BDF 1069199003 AR 1) précise le rôle attendu de l’inspection des succursales plus particulièrement de leur portefeuille : «En ce qui touche l’ensemble du commerce de chaque succursale, les inspecteurs se rendraient compte de sa situation, de ses tendances, de ses besoins, de l’esprit qui l’anime, de ses usages et de ses modes d’opérer propre à chaque branche d’affaires, dans le détail, ils s’efforceraient de connaître la position des négociants, les capitaux et les qualités qu’on leur attribue, leur manière de travailler et leur crédit. Ils prendraient note du mouvement des espèces, de l’époque de leur sortie et de leur entrée, de la nature et de la qualité des exportations et des importations, des progrès ou de la décadence des industries locales et enfin de relations commerciales qui unissent la succursale aux contrées voisines et aux autres succursales ». La création de l'inspection est approuvée par le Conseil général lors de sa séance du 8 janvier 1852. Achille Antonetti, alors directeur de la succursale de Metz et futur sous-gouverneur entre 1858 et 1859, est désigné comme seul inspecteur pour surveiller les trente succursales créées depuis 1836.

L'inspection des succursales est organisée sous forme de tournée. En mars 1869, le Gouverneur Gustave Rouland découpe le territoire national en quatre zones, une pour chacun des quatre inspecteurs en place qui devront donc couvrir encore chacun dix-huit succursales. Avec la densification du nombre de succursales, ce maillage va petit à petit s'émietter pour atteindre onze zones en 1910. Il n'en reste pas moins que pour l'inspecteur en mission, ces tournées sont longues et fatigantes : jusqu'à 245 jours en déplacement en 1910 !

L'inspection d'une succursale est de fait une double inspection: celle de la tenue de ses services (le rapport administratif) et celle de la qualité de son portefeuille de clients (le rapport portefeuille). Ce dernier rapport est constitué de trois parties. La première présente l'état général de l'économie locale, les problèmes qu'elle rencontre voire les crises qu'elle traverse. La seconde présente la liste des cédants, c'est à dire les banques ou autres escompteurs qui escomptent des traites auprès de la succursale. Enfin, la troisième partie précise la liste des endosseurs et principaux obligés qui doivent de l'argent.

Après une 1ère réforme en 1869 structurant le corps de l'inspection, la Banque de France codifie en 1902 le rôle et le fonctionnement de l'inspection des unités du réseau dans le règlement général des succursales.

Ces rapports d'inspection portefeuille sont désormais disponibles en ligne sur ce site dans la rubrique Collections numérisées.