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Cambacérès, une ressemblance parfaite mais mystérieuse

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Ses études de droit achevées conduisent Jean-Jacques-Régis de Cambacérès à entrer à la Cour des comptes du Languedoc. Il y débute une carrière de juriste et devient conseiller de la Cour des aides en 1774. En 1790, il est élu président du tribunal criminel de l’Hérault.

Son engagement dans la politique l’amène à Paris, pour la Convention, en tant que député de l’Hérault. Ses idées modérées le mettent en lien avec des personnalités politiques comme Sieyès. Il s’engage dans un projet de Code civil qui échoue à plusieurs reprises. Après 1794 et la chute de Robespierre, il préside la Convention puis le Comité de Salut public et finalement le Conseil des Cinq-Cents. En juillet 1799, il est nommé ministre de la Justice. Il exerce cette fonction pour une courte durée puisqu’il prend la suite de Sieyès au titre de Deuxième consul en décembre de la même année. Sa position lui permet de participer à la rédaction du Code civil.

Il occupe un grand nombre de fonctions en présidant notamment le Sénat, le Conseil d’État et le Tribunat. En 1804, il devient archichancelier de l’Empire. Son travail auprès de Napoléon lui vaut de nombreux honneurs et titres en devenant notamment Prince et Duc de Parme en 1808.

Outre des gravures des trois consuls sur lesquelles il est représenté aux côtés de Bonaparte et de Lebrun, les archives de la Banque de France conservent des lettres de Cambacérès adressées à Martin Michel Charles Gaudin, duc de Gaëte, alors ministre des Finances. Alors qu’il est archichancelier de l’Empire et actionnaire de la Banque de France, Cambacérès lui envoie une lettre, le 3 avril 1811, afin de le remercier pour une intervention en faveur de sa nièce, madame Souveraine de Carrion-Nisas. La lettre s’est vue apposer en bas de page un portrait aquarellé dont la légende assure « une ressemblance parfaite » avec Cambacérès. La présence de ce portrait sur cette lettre reste une énigme. On ne connaît ni la personne qui l’a réalisé, ni celle qui l’y a collé et qui atteste de la réplique parfaite de Cambacérès. Encore un mystère non résolu dans les archives de la Banque de France (cf. L'habit ne fait pas le Gouverneur)

En désapprouvant la volonté de Napoléon d’amender la constitution et en votant sa déchéance en 1815, il est contraint à un exil de trois ans. En 1818, Louis XVIII l’autorise à rentrer en France. Il restera éloigné de la vie politique et se consacrera à l’écriture de ses mémoires avant de mourir le 8 mars 1824.